Comment ça marche ?
La collecte des eaux usées au domicile des abonnés
Chaque personne consomme en moyenne 150 à 250 litres d’eau par jour. Cette eau, utilisée pour nos besoins domestiques, est rejetée à l’égout, chargée de différentes matières biologiques, chimiques, etc …
Le transfert des eaux usées vers le lieu de traitement
Ce transfert s’effectue via le réseau d’assainissement (les égouts). Ce réseau a besoin d’être entretenu pour ne pas se détériorer ni se boucher.
Il s’étend au gré des nouvelles zones constructibles.
L’équipe du Service Assainissement de la Communauté de communes du Pays des Écrins veille à son entretien.
Le traitement des eaux usées
Ce traitement se fait dans l’un des ouvrages épuratoires du Pays des Écrins. Il vise à débarrasser progressivement l’eau de tout ce qu’elle a amené à l’ouvrage : déchets flottants, graisses, sable, matières carbonées, matières en suspension. Le traitement se compose d’une succession de différentes étapes qui varient selon la taille des stations et le procédé de dépollution utilisé.
Les eaux épurées sont ensuite renvoyées au milieu naturel et les déchets collectés, issus du procédé d’épuration (graisses, sables, ou encore boues) sont également traités.
Nos stations d’épurations
Aucune des stations du Pays des Écrins ne correspond à l’image que l’on a, au premier abord, des stations d’épuration, à savoir plusieurs grands bassins de forme circulaire.
En effet, ce procédé, qui est le plus utilisé en France (épuration par boues activées puis clarification) peut difficilement s’appliquer dans nos régions montagnardes, principalement à cause du gel mais aussi du tourisme qui provoque d’importantes variations saisonnières de charge polluante.
En revanche, nous utilisons d’autres procédés, couverts ou moins sensibles au froid.
Voici un aperçu des 5 techniques :
EH : Equivalent Habitants
Les filières enterrées
Stations concernées :
- à Freissinières : les Aujards (30 Equivalents Habitants), Pallon (80 EH), Dormillouse (150 EH), Viollins (24EH)
- à Saint-Martin de Queyrières : Villard-Meyer (50 EH), Queyrières (100 EH)
- à La Roche de Rame : Pra Reboul (60 EH)
- à Champcella : Ponteil (50 (EH)
- à Vallouise-Pelvoux : Chambran (48EH)
Le traitement de l’eau consiste en une décantation en fosse toutes eaux puis une filtration avant rejet dans le milieu naturel.
Les filtres plantes de roseaux
Stations concernées :
- à Champcella (250 EH)
- à Saint Martin de Queyrières : village (450 EH), Sainte Marguerite (150 EH)
L’eau percole à travers deux étages de filtres plantés de roseaux : verticalement tout d’abord, puis horizontalement. Le pouvoir épurateur de ces filtres est surprenant : 52 mg/l de polluant (DBO5) en entrée contre 6 mg/l en sortie, soit un rendement épuratoire de 88,5 % (la législation impose 60 %).
Les lits bactériens
Station concernée :
- Les Vigneaux (1 800 EH)
L’eau préalablement décantée ruisselle sur de la pouzzolane (roche volcanique poreuse) ensemencée de bactéries qui vont consommer la pollution carbonée et azotée. Elle est ensuite décantée et rendue au milieu naturel. Le rendement de ce type de station est de 95 % pour les matières en suspension.
Les filières physico-chimiques
Station concernée :
- Vallouise (22 000 EH)
Ces filières sont particulièrement adaptées dans le cas de variations saisonnières de charge polluante, comme c’est le cas ici avec les stations de ski de Pelvoux-Vallouise et Puy-St-Vincent. En effet, on peut adapter l’injection de réactifs à la quantité de pollution entrante beaucoup plus facilement que dans le cas de bactéries qui se multiplient plus lentement.
La biofiltration par procédé biostyr
Station concernée :
- L’Argentière-La Bessée (3 000 EH)
L’eau, préalablement décantée, est filtrée à travers une couche de billes de polystyrène ensemencées de bactéries qui vont "consommer" la pollution carbonée et azotée.
Cette station d’épuration, site pilote, est unique en France pour cette capacité.
Compte tenu de la taille de la station et de la pratique de sports d’eaux vives dans le milieu de rejet (la Durance), l’eau épurée est également désinfectée aux UV afin d’éliminer toute pollution bactériologique. Ce type de traitement permet de réduire la concentration des germes (Escherichia coli, entérocoques) en sortie de station de 4 unités log, soit 99,99%.
Traitement par disques biologiques
Stations concernées :
- Freissinières (1150 EH)
- La Roche de Rame (1700 EH)
- Saint Martin de Queyrières : Prelles (1700 EH)
Le recyclage des boues d’épuration
Un recyclage utile et écologique
Les boues sont issues du traitement des eaux usées, amenées par les réseaux d’assainissement aux stations d’épuration (STEP). Elles sont les résultats de l’activité biologique des micro-organismes vivant dans ces STEP, qui « digèrent » les matières transportées dans les eaux. Ces boues sont essentiellement constituées d’eau, de sels minéraux et de matière organique.
Les boues sur le territoire des Écrins
Sur le territoire de la Communauté de Communes du Pays des Écrins, il existe différents systèmes de traitement de ces boues.
Les boues qui sortent des stations d'épuration de Vallouise et de Prelles sont envoyées sur une plateforme de compostage. Les boues y sont mélangées à différents déchets verts afin d’amender le compost.
Les boues qui sortent des ouvrages de traitement de L’Argentière-La Bessée, des Vigneaux et de Freissinières sont quant à elles recyclées en agriculture. Cette solution a pour objectif de mettre à profit les capacités biologiques du sol pour assimiler ces boues, réintroduire les éléments (sels minéraux, matières organiques, …) dans les cycles naturels, et ainsi de valoriser les propriétés fertilisantes des boues dans les cultures.
Ces boues font l’objet d’un suivi constant de la part des agents de la Communauté de Communes du Pays des Ecrins, mais également par différents organismes que sont l’Agence de l’Eau Rhône Méditerranée et Corse, la Police de l’Eau ou encore la Mission d’Expertise et de Suivi des Epandages. Chacun travaille sur la définition des plans d’épandages par la réalisation d’études, d’analyses des sols et des boues, la planification, en concertation avec les agriculteurs, des périodes d’épandages, le suivi menant à un bilan agronomique annuel.